Merci et continuer de participer à notre concours jusqu’au 3 mai.
On s’amuse ferme d’ici là et la devinette va bon train !
Jungle de l’île de Sumatra Nord, Indonésie
Mars 2012
Tarzan & Jane Globe-trotteurs
Je vous mets d’entrée de jeu dans le secret des Dieux. La jungle de Sumatra Nord fût l’hôte de notre voyage de noces.
Mariés, sans crier gare, il y a plus d’un an aux Bahamas, nous n’avions jamais officialisé la traditionnelle épopée qui doit suivre la cérémonie et sceller l’union via un voyage « ça passe ou ça casse ! ». Voilà l’occasion taillée sur mesure pour des souvenirs anecdotiques tel que souhaité.
Notre sympathique Néné (grand-maman en bahasa indonesia) ayant traversée la planète pour rejoindre la famille Globe-trotteuse; quoi de plus naturel que de lui fausser compagnie ?
Je veux dire, lui donner la possibilité d’offrir des tonnes de glaces choco et laisser sauter sur le lit ses petites adorées, sans remords ! Toutes trois affichent un sourire béat à la pensée que la voie sera libre.
-« Vous quittez pour aller voir la maman de Bagus ? » demande Coco, dont
l’orang-outan en peluche est baptisé du nom de son resto favori Pizza Bagus (signifie « bon » en bahasa indonesia).Marrant.

Celui de Ella a été baptisé Stéphanie (désolé ma soeur, mais Ella tenait à son idée). Ces peluches achetées au SOS SUMATRAN ORANGUTAN SOCIETY section Bali, on fait germer une idée que je vous laisse qualifier (folle, téméraire, géniale, etc. au choix ou toutes ces réponses).
On a décidé d’interviewer en direct la maman des singes des filles, parce que lorsqu’on parle d’animaux sauvages, de nature lointaine, d’aventures extrêmes, je dis présente ! (mais je vous assure que je regrette toujours à un moment ou un autre ma témérité…).
Pour vous tracer un portrait, je suis férue de safaris. Jamais vécu en boucle de moments aussi forts que dans la jungle spécialement au Niger, Ghana, Kenya (best of !), Zimbabwe, Namibie, Botswana, Zambie, Bénin et Costa Rica.
Imaginez ma joie à l’idée de partager ces moments avec mon Tarzan, pour la première fois !
*Prenez 2 minutes et regardez (du volume !) ce film animalier pour l’ambiance. Born to be wild (cliquez) donne envie de voir de près les orang-outans.
Coup de coeur garanti !
Cet organisme sans but lucratif organise des éco-treks dans la jungle dans le
dessein de sensibiliser au destin de ces singes constitués à 97% du même ADN que moi (vous aussi, t’inquiète !).

Pour la première fois dans l’histoire du monde, des grands singes sont en voie d’extinction.
Leur habitat naturel, la jungle, est menacée à cause de divers éléments (réchauffement de la planète, coupe de la forêt, déforestation, etc.).
Le principal problème demeure les affolantes plantations d’arbre de palme (palm tree voir photo ci-haut). Les compagnies huilières mettent à plat des milliers de kilomètres de jungle afin d’en faire des plantations endémiques. Résultat : dans 30 petites années, ce sol sera inutilisable, vidé de ses ressources les plus précieuses et nos amis orang-outans auront perdus beaucoup de leur chez soi.
Le trek inclut une donation à SOS. Je souhaite que cet article encourage leurs actions, qui au fin fond, nous servent à tous : si les grands singes ont un habitat détérioré, l’humain n’en sera que touché.
L’île de Sumatra Nord (avant le tremblement de terre* )
Voilà donc Tarzan & Jane Globe-trottteurs abandonnant leur famille pour se lever
aux aurores, afin de prendre 2 vols (Denpasar (île de Bali)-Jakarta (île de Java)-Medan (île de Sumatra)).

Nous prenons un repas typique de nouilles frites (mie goreng) à Medan (photos), ville importante de Sumatra, avant de rouler 3 heures pour arriver dans un adorable village aux confins de la jungle.
Bukit-Lawang est un endroit buccolique (mais loin) !
Les guest house sont nombreux et les restos adjacents absolument charmants.
On se remémore nos vacances en colonie estivale (le côté rustique j’imagine).
Touchés droit au cœur par la simplicité de la vie, nos hôtes tiennent le Sam’s bungalow.
Levés à 5 :30 pour préparer le petit-déjeuner en pyjama, ils sont dédiés et adorent leur coin de jungle.

-« Assurez-vous de fermer la porte de votre chambre, car les macaques vont l’envahir ».
Nous assistons impuissants à la séance d’essayage qu’ils entreprennent avec mes vêtements mis à sécher sur la corde à linge (Euh ! mon soutif svp).
Ils sont sans pitié.
L’entrée du village de Bukit Lawang, Sumatra Nord, Indonésie

L’aîné du village de Bukit-Lawang: Gaby. Beaucoup d’entregent ce sculpteur qui tient boutique vers le marché.
Première étape
Départ pour le Centre de réhabilitation des orangs-outans situé à l’entrée du GUNUNG LEISER NATIONAL PARK
Le Gunung Leiser national park est une des réserves de rainforest les mieux protégées en Asie du sud-est. Le centre de réhabilitation pour les orangs-outans est à l’entrée du parc. Il compte actuellement 17 locataires. La jungle derrière le centre loge 7000 orang-outans.
Ce centre accueille des singes qui ont eu une mésaventure: kidnapping pour en faire des animaux domestiques (et les proprios se lassent ou les abandonnent), maltraitrance lors de coupe des arbres dans la jungle ou braconniers cruels.
Au centre, des rangers vont les soigner (quarantaine au besoin) et leur redonner foi en leur instinct de primates.
Après la traversée d’une rivière et un court trek, nous assistons au repas matinal. Libres totalement de leurs mouvements, les orang-outans présents sont ceux qui viennent parfois faire un tour ici, d’autres sont plus réguliers.
L’histoire de Big Boy
Big Boy est présent ce matin (ils sont identifiés et baptisés pour les
différencier lorsque possible).

Cet énorme spécimen se pointe à l’heure du déjeuner en demandant sa ration de fruits.
Arrivé il y a quelques semaines, il s’est aussitôt fait taxer de profiteur : mais que veut ce gros mâle inconnu qui cherche la proximité humaine sans peur ?
Les orang-outans sauvages ne s’approchent habituellement pas autant. Un ranger présent depuis longtemps s’est remémoré un des comportements de son ancien protégé, parti il y a 5 ans :
-« C’est Big Boy, je le reconnais ! » Blessé et mal en point, il était demeuré quelques temps au centre de réhabiliation lorsqu’il était adolescent. Il était maigre et chétif et revoilà cet imposant, mais sympathique boule orangée avec des cheekpad de mâle.
Il se gratte le poitrail de haut en bas de façon compulsive…et le fait toujours quelques années plus tard ! Trahi par son comportement, il a été reconnu. Revenu des profondeurs de la jungle, il espère une femelle disponible. Actuellement, il est déçu : elles ont toutes des petits ( qui resteront avec elle pour 9 années).
Faire connaissance
Je suis devant lui. Le mitraille avec mon appareil photos. Il me fixe sans intérêt.
Un spectateur est averti de cacher son sac coloré parce qu’il risque d’être surpris si Big Boy croit que c’est un panier de fruits. Rien ne nous sépare de lui !
Lorsque Big Boy se lève et traverse les bambous sensés délimités la zone, les touristes s’agglutinent prêts à lever les feutres.
Big Boy descend de son arbre et se dirige vers ses admirateurs (sans doutes dans le but de signer des autographes ah ah). Il faut faire des mouvements tout en douceur. Les orang-outans se déplacent lentement au sol et ne sont pas agressifs pour rien habituellement.
Les singes sont si « humains ». Ils observent et cherchent les opportunités. Parfois, on jurerait que Big Boy est timide, regarde de côté en sachant bien qu’on le photographie de toutes parts.
On a hâte de s’engouffrer encore plus profondément dans la jungle. Chéri discute de la possibilité de toucher les pythons lorsqu’ils sont repus (car ne bouge plus). Les rangers sont friands à nous raconter ce type d’anecdotes. Leur préférée, celle du guide qui s’est fait embrassé par un tigre. Le pauvre type a cru mourir et est tombé dans les pommes. Le tigre l’a laissé en vie.
« Tu sais Maman Globe-trotteuse, si tu es une bonne personne, le tigre le sentira et te laissera en vie » me dit le ranger Dharma, avec son air sérieux.
Je questionne Chéri:
« Selon toi, c’est quoi la définition d’une bonne personne pour un tigre ? »
Signé,
Maman Globe-trotteuse