Les rencontres interculturelles sont riches de sens pour peu qu’on s’y attardent. Voyager en famille en mode slow travel permet ce genre de rencontre indélébile…
Mon amie Véro vit sur une île de brousse au Sénégal (article ici) avec mari et enfants. Elle avait très hâte de me présenter son ami qu’elle qualifie de singulier.
-Tu verras, il est spécial André. Tu vas l’aimer. me dit-elle.
Véro s’est liée d’amitié avec lui et récolte ses confidences.
Tout quitter pour vivre sur la plage
L’homme est grand et mince.
Les mains calleuses dont certains doigts sont cornés à force de tambouriner. Les cheveux tressés, il porte des bijoux d’argent et de cuir et s’exprime élégamment.
Charismatique, il dégage une ouverture d’esprit particulière. On sent la fibre artistique, le côté bohême. Je suis intriguée. Fascinée.
En trois secondes, les enfants se pendent à son cou. Stan, Marie-Anna et Jean-Félix, les bambins de Véro, connaissent bien leur vieil ami et sont heureux de le retrouver. Généreux, il offre une amulette à tous: un collier aux couleurs nationales (rouge, vert, jaune) affublé d’un cauri. C’est un porte-bonheur qu’il passe au cou de ses petits amis,pour les protéger.

-Je suis Baye Fall confie-t-il.
Ce qui signifie qu’il adopte un mode de vie sans possession matérielle où tout se partage. Au coeur de cette philosophie, le don de soi est fortement encouragé. Croyant musulman, Les Baye Fall ont de belles valeurs d’entraide et de paix. Musiciens dans l’âme, ils dédient leurs mélodies à Allah et ils ont habituellement aussi un maître spirituel.
Avant de faire sa connaissance, nous avions pu entendre la puissante résonnace de son tambour jusqu’à notre demeure. C’est un musicien accompli. Il a fait des tournées, joué de ses instruments à percussion aux côtés de France Gall et d’autres vedettes du show business.
Il voue un véritable culte aux enfants; me parle des siens, de sa fille universitaire. Je suis heureuse pour lui que ses yeux brillent de fierté.


Un univers de liberté
Un jour, André a élu domicile sur l’île de Dionewar, tout au bout de L’Afrique. Il s’est installé sur la plage et donne des cours de djambé aux trop rares touristes et à quelques locaux.
Il vit librement.
Face à la mer, le nez au vent qui peut être cinglant, des joncs de mer font office de murs. Joliment décorée de guirlandes de coquillages, la demeure fait vibrer nos souvenirs d’enfance.
Qui n’a pas rêvé de vivre sur une plage magnifique ?
Sa passion est contagieuse. Il souhaite ardamment transmettre son savoir musical.
C’est mission accomplie. Je vois nos six enfants heureux se concentrer pour suivre le rythme et performer! Ella et Coco accrochent et sont omnibulées par la cadence. Les bébés somnolent. Stan est déjà un pro! Marie-Anna s’exécute rigoureusement. Chéri et Véro se donnent à coeur joie. Quant à Maman Globe-trotteuse, et bien je confirme que je vais continuer d’écouter la musique africaine. Je ne m’en porterais pas plus mal.
Grâce à toi André, je sais encore plus pourquoi je voyage.
Pour capturer un tel souvenir dans mon coeur. Pour confronter mes valeurs nord américaines.
On devrait tous un jour vivre sur une plage pour sentir l’effet que ça fait.
Bégué à toi aussi (bonheur!).
Signé,
Maman Globe-trotteuse






Comme toujours, ça me fait rêver. Un de mes rêves de toujours, tout lâcher et déménager dans un pays complètement différent. Je suis trop peureuse, mais un jour, peut-être. Qui sait?
Merci Le Carnaval muet (trÈs bon blogue en passant…)! Moi aussi j’avoue que mes peurs font surface à l’idée de tout laisser…mais je tenterais tout de même l’expérience pour un moment histoire de sentir comment ça peut se passer. Merci d’être passée xxx
Allo Caro, André vous passe le bonjour, il est passé hier à la maison et demandait de vos nouvelles. Gros bisous et bon printemps de toute la famille au Saloum, Sénégal.
Merci de passer ce bonjour Véro. Bégué.