Les voyages forment les parents!

-Dorénavant, tu seras quelques années sans voyager ! prétendait mon interlocutrice.

J’étais sidérée.

Le choc.

Je venais à peine d’apprendre que j’étais enceinte que ce commentaire virulent revenait sans cesse.Tel un moustique vorace qui me tournait autour. Je ne voulais pas y croire. Moi, dont la maxime est : « Dans la vie ou tu pars en safari ou tu tonds ton gazon… ».

L’aventurière qui prétend pouvoir faire son baluchon en une heure top chrono pour quitter illico. Je m’imaginais maintenant confinée sur mon patio à siroter une crème soda qui ne pétille plus (histoire d’être vraiment pathétique !).

Pourtant quelques semaines avant que je sache que je portais un bébé, j’étais en safari en pleine brousse d’Afrique australe quelque part entre le Zimbabwe, le Botswana et la Namibie. Et pas au courant de mon état.

Une photo prémonitoire ici avec une maman Himba de Namibie.

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Accompagnée de six irréductibles du voyage d’aventures, nous luttions la nuit contre les hyènes (pour vrai !) ou admirions les éléphants qui venaient sentir notre tente installée sur le toit d’un Land Rover.

C’était pour moi, la continuité des dix-sept dernières années de péripéties en dilettante : parcourir la planète pour mieux m’émerveiller devant ses diversités.

Connaître des moments d’extase, de plénitude, de révolte parfois… Que ce soit à titre de coopérante volontaire en terre africaine, comme « back packer » en Europe, en mission humanitaire dans le désert mexicain ou voyageuse émerveillée en Asie.

J’ai toujours collectionné les cartes d’embarquement.

Puis voilà qu’une minuscule graine de vie allait me clouer au sol.

C’était bien mal connaître une future maman globe-trotteuse.

Chassez le naturel, il revient au galop

Sitôt l’accouchement passé (et très bien, ouf !) me voilà de nouveau prête à affronter la mappemonde. Où pourrais-je bien aller ? J’acceptais d’abord un contrat en région, ainsi ma fille aînée prenait un aéronef pour la première fois à deux mois.  À la descente de l’avion, les passagers derrière moi s’étonnaient de découvrir qu’un poupon avait fait le vol Québec-Gaspé avec eux.

Il ne m’en fallait pas plus pour me convaincre de récidiver un mois plus tard pour le pays du soleil levant ! À nous Kyoto.

Nous y avions un couple d’amis qui nous manquait beaucoup. Voilà l’occasion rêvée à saisir pour profiter d’un congé parental et m’offrir une douce vengeance : à tous ceux qui me diraient dorénavant que je dois aller moins loin …je pourrais répondre que je ne suis jamais allée aussi loin ! Vous dire les commentaires cette fois…

-« C’est pas un peu jeune pour visiter ? » me demande-t-on.

-Euh…, elle ne tient pas à visiter le temple de Kiyomizudera, elle ne suit que ses parents…! Ce n’est pas comme si elle avait vraiment le choix, m’empressais-je de répondre.

-« Que ferez-vous si elle tombe malade ? » s’inquiète-on.

On ira chez le médecin pardi !

L’incontournable « Va falloir que tu te calmes (lire moins bourlinguer) avec des enfants » !

Quelqu’un sait calmer quoi précisément ? Mes valises ?

Ou encore l’incontournable : « Ce ne sera pas vraiment des vacances ? »

Bon, ça dépend de vos vacances. Personnellement, mes dernières, je ne dormais pas très bien la nuit en entendant les grognements des lions ou en tuant une tarentule de passage dans mon sac de couchage. Pouvez-vous préciser la question ?

Au final, que dalle de tous ces commentaires.

D’abord, un choix familial

Pour mon conjoint et moi, les petites font partie intégrante de notre mode de vie. On les traîne partout. Point. Partout, c’est aussi New York ou Kuala Lumpur.

Évidemment, avec ces boules d’énergie, nous modifions nos horaires. Plus rares sont les tournées à  la « discoteca », mais impossible de faire une croix sur l’apéro (les enfants raffolent des grignotines) ou sur les visites culturelles.  De plus, j’analyse minutieusement les heures de vols (par exemple je préfère partir très tôt et revenir de nuit que le contraire…).

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Offrir la différence

Je souhaite avant tout les accompagner lors de leurs propres découvertes. Que demander de plus que de contempler une destination à travers les yeux de nos joyaux ?

Ainsi, Barcelone sera toujours chère à mon cœur puisque ma grande y a fait ses premiers pas. Je revois aussi sa joie de patauger dans la chaude mer des Caraïbes. Ella et Coco ont fait leur premier safari en Amérique centrale, vu leur premier Picasso à 10 mois et à deux ans, adorées le nougat de Montélimar, etc.

Il est vrai que vous courez quelques risques, avouons-le : mes filles simulent fréquemment des décollages pas toujours aisés avec leur avion jouet (et le son approprié !), confient au coucher « maman quand feras-tu ma valise ? » ou réclament d’aller visiter les bambins des publicités de Vision mondiale.

Elles demandent pourquoi il n’y a pas « d’iguana » au Québec et imitent des accents aux tonalités marseillaises. Récemment, je les ai surprises à jouer aux douanières…

Chers parents, c’est un immense plaisir pour moi de militer pour l’instinct de parent globe-trotteur. Vous verrez; c’est plus accessible qu’on le croit…un secret bien gardé.

Ah oui ! j’oubliais de vous dire; j’ai conjuré le mauvais sort, je ne me suis pas encore mise à boire du crème soda sur mon patio….

 

Signé,

Maman Globe-trotteuse

ps-rediffusion d’un de mes premiers billets qui a fait naître l’envie de partager avec d’autres parents…

20 réflexions au sujet de “Les voyages forment les parents!”

      • Bonjour maman globe trotteuse 😀 Tu m’inspire beaucoup et j’ai envie aussi de vivre ce que tu vis !!!! J’ai une petite interrogation, comment gagner de l’argent quand tu voyage de cette façon? Sûrement ton blog t’aide … Ou autre faćon j’ai besoin de conseils à ce niveau

        • Allo Nancy, c’est l’éternelle question 😉 La vérité, c’est que je travaille dûr au boulot pour pouvoir prévoir mes voyages et ce depuis toujours ;)Je n’ai pas choisi de rentabiliser mon blogue envue de conserver toute l’authenticité qu’on lui confère. Puis, j’Apprécie alterner entre voyage et boulot. Cela me permet d’apprécier grandement croyez-moi!

  1. Une bonne façon de voir la vie avec ses enfants. et comme toi, mes enfants ne me gênent pas pour profiter de la vie, de nouveaux pays, de nouveaux musées… On s’adapte simplement (en se couchant comme les poules, comme toi adios la discotéca) et on tente de faire en sorte que cela leur plaise aussi pour créer des moments magiques en famille!

  2. Allo Caro,

    Lorsque j’ai vu cette magnifique photo prise en Namibie, j’ai pensé que tu allais nous annoncer ta prochaine destination! Nul doute que tes filles seront de grandes aventurières comme leur maman.

    • Ahhhhh L’Afrique Véro ! On dirait que ce continent m’habite profondément (et je ne suis pas la seule hum hum), mais NON ce n’est pas la prochaine destination 🙂 As-tu participé au concours pour gagner les livres de voyage ? Bisous xxx

  3. Wow, quel superbe billet. Vraiment. J’adore et je t’envie. Peut-être un jour aurais-je les moyens d’en faire autant avec mes 2 petits loups (je ne vis plus avec Chéri). Chose certaine, tu m’inspires et me rappelles les belles années où je voyageais – comme ça me manque et comme j’aimerais redécouvrir des tonnes de pays sous le regard émerveillé de mes enfants.

    • Merci d’être passée par ici Marie-Hélène…Je vous souhaite de belles escapades et je compte bien faire un article sur le côté financier bientôt, car il y a des trucs pour que ça devienne accessible (ex: échanger son chez soi !). Au plaisir xxx

  4. Tu as une très belle philosophie,plus audacieuse que moi dans le choix de la destination mais mon fils a fait la rencontre de la Joconde et à manger son premier gelato (Sam crispino en plus) a 8 mois! Peut-être bien que lui n’en garder pas souvenir mais il en gardera les apprentissages et pour notre mémoire familiale, quel belle aventure!

  5. J’ai passé mon 4e mois de grossesse au Kirghizstan (et personne ne connaissait mon état sauf mon chéri bien sûr). A mon retour j’annonce la nouvelle d’un bébé à venir, que oui, j’ai voyagé enceinte et tout s’est bien passé.
    Première remarque : « toi qui aimes tant voyager, je pensais que tu n’aurais pas d’enfants avant longtemps »…

    Et comme tes filles, la mienne (2 ans) vient de me demander quand nous allions reprendre le bateau.

    • Ah oui, c’est incroyable ce lien dichotomique entre aimer les voyages et avoir des petits ! De mon côté aussi, une super amie m’a dit un jour :  » Je ne croyais pas que tu aurais des enfants ! ». Moi qui en a toujours voulu…Fou, les perceptions ! Dis donc, le Kirghizstan, ce doit être majeur comme dépaysement !

  6. Super billet! Très encourageant! Je n’ai pas encore d’enfant et j’appréhende ce moment par peur de ne plus pouvoir autant voyager, mais si tu savais comme ton billet me rassure et m’inspire!

  7. Merci pour ce billet plein de bonne humeur et d’ondes positives ! Nos avis se rejoignent car pour moi aussi, passionnée de voyages, je n’imagine pas ma vie sans enfants… et d’ailleurs, enceinte de 6 mois, je bascule bientôt du « côté obscur de la force » ^^ ! Me voilà rassurée à la lecture de ton article… point de soda sans bulle, l’avenir sera voyageur ! Et je me réjouis déjà à l’idée de découvrir le monde en famille…
    A bientôt !

    • Merci à vous Véro! Ah ! que j’adore : « L’avenir sera voyageur ! ». Le monde nous apparaît sous d’autres angles à travers le regard de la progéniture et c’est une belle découverte ! Reviens ici quand tu veux (on veut en savoir plus sur ce/cette mini globe-trotteur). Je suis aussi votre blogue que je trouves fort intéressant 🙂

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