Colombie en famille: Fouille en règle et vol catastrophique
Aéroport Rafael Nunez, Colombie, Amérique du sud
Je vous rassure, nous avons fait un excellent voyage, il y a quelques mois en Colombie avec Chéri et Terrible Two (c’est pas son vrai nom, mais question de circonstances ici, on la nommera ainsi) que je ne manquerais pas de vous raconter ultérieurement.
Je commence toutefois par la fin : le retour.
J’ai eu comme un feeling, lorsque j’ai passé les douanes de l’aéroport Rafael Nunez, situé à Cartagenas de Indias en Colombie, pour me retrouver avec 500 autres passagers dans une petite salle humide et malodorante. J’ai su instantanément que ça allait être GA-LÈ-RE. Deux seuls minuscules comptoirs alimentaires en plein heure du repas. Mince. J’avais pourtant fait mes devoirs d’organisatrice en chef; on m’avait assuré que j’y trouverais mon compte côté bouffe.
Mais non. Raté.
Le choix 1 : un comptoir avec tout ce que ton estomac va t’en vouloir de lui faire subir aux moindres turbulences : hamburgers, frites grassouillettes, empanadas dégoulinants. Effluves graisseuses à souhait. No way que je me dis.
L’autre comptoir bouffe : on y croirait presque! Des photos colorées de lunchs et une file de 33 personnes. Je me mets en ligne. Anyways, ça va être long. J’en profite pour suer à grosses gouttes.
Lorsqu’arrive enfin mon tour, je flaire l’arnaque : les pizzas congelés, un seul petit four (qui explique la filée infinie). Puis comme dans les films, en souhaitant payer, je découvre sur le comptoir devant la caissière un porte-feuille! Seul, abandonné, personne autour pour le réclamer. Pas folle, je regarde ce qu’il y a dedans : pas de cartes, mais un magot (tout qu’un!) de pesos en billets ET un magot de dollars américains flambants neufs. Ayoye que je me dis! Où est le « gars des vues »?
Hummmm…Je regarde à gauche, à droite. Rien. Pas une réaction. Pas un seul regard envers l’objet. Je sors mon espagnol de banlieue pour demander à l’homme devant moi s’il a oublié un truc. Il me répond à peine. RIEN.
Une petite fortune devant moi et personne pour la réclamer!
Euh. Vous feriez quoi, vous?
Fouille en règle
C’est là que ça continue de déraper…
Une petite voix intérieure me dit que c’est toujours louche de trouver un porte-feuille plein d’argent, non identifié, en Colombie passé les douanes, juste avant de monter dans un avion! Et de mettre ça dans ses poches en ne disant rien. Je lutte intérieurement. Que faire? Que faire?
Puis, le signe du ciel m’arrive. À l’interphone malgré l’accent hispanophone j’entends :
-« Maman Gloube-trottouse demandée au bureau 13. Gloube-trottouse number 13 ».
C’est vrai là , bureau 13. J’aperçois qu’on a mis de côté ma mythique valise grise avec ses autocollants de tous les pays.
Je me pointe en me disant que de toutes façons mes pizzas ne seront pas prêtes avant belle lurette dans son four jouet. J’abandonne le magot. Trop poule mouillée pour le mettre dans mes poches.
-« Senora, votre valise a été sélectionné pour la fouille, suivez-nous ».
De toutes mes bourlingues autour du monde, c’est une première fouille. Bizarrement, j’ai de petites sueurs. Surtout que j’ai fais mon bagage en catastrophe, profitant longuement de la piscine.
Le douanier ganté sort un à un TOUS mes flacons, TOUS mes sous-vêtements en les palpant bien (#petitegênestp), mes sandales ensablées, les maillots moites. Il me regarde et me questionne sur les vêtements rose nanane taille 2 ans.
Un malheur n’arrive jamais seul
Du milieu de la salle bondée un hurlement émerge.
-Mamannnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!
Son cri de ralliement retentit dans toute la pièce. 500 passagers ont les yeux rivés sur une petite humaine (mais de moins en moins) qui se roule par terre ayant perdu de vue sa mère ET mourant de faim. Les fils se touchent.
Je m’étire le cou pour l’apercevoir au sol, se désorganiser solide. Chéri fait le gars qui n’y peut rien.
-« Bacon. Mi bebe » que je dis au douanier!
-« Se llama Bacon?* » me répond le douanier stupéfait.
-« No, no se llama Terrible two ».
Je crois qu’il a eu pitié. Il décide de me laisser avec mes maillots mouillés et me libère.
Je retourne à la file d’attente pizzas qui n’a pas bougé d’un iota. Le porte-feuille est toujours là (que feriez-vous?). J’imagine que les trafiquants de drogues qui y ont inséré des grammes de substances (dans la doublure) regardent qui va le rapporter facilement en sol nord américain. Ok je paranoïe. Ou pas.

La loi de Murphy* version voyage….(ça continue à déraper…)
Après une heure de retard, on grimpe à bord. J’hérite du siège du milieu d’une rangée de trois. Chéri avec son petit six pieds deux pouces est à ma gauche. À droite, le hublot est déjà occupé : l’aînée du monde dont la blancheur de la chevelure ne trompe pas, regarde par la fenêtre. Devant (oui, devant moi sur mes genoux) se trouve Terrible Two.
La détresse m’envahit et tout de suite je saisis un bout de l’uniforme d’une hôtesse de l’air pour lui signifier l’équation explosive à venir: pauvre madame!
-« Agente, la dame âgée est assise à côté de moi et ma terrible two. Il me semble qu’elle mérite mieux. En plus, elle est séparée de son mari ».
-« Désolée, le vol est plein »me répond elle.
On décolle.
Un malheur n’arrive jamais seul : problème de pressurisation.
Les passagers commencent à dégouliner. On se regarde tous. L’air est bouillant. Ma voisine de 102 ans me regarde : « Je vais être malade! »
-« Respirez madame, respirez. Je lui tend un sac. « Non Laëtie, ne donne pas de coups de pieds à la dame ». Fudge.
Puis. Elle tombe dans les pommes! (la madame! bébé est toujours sur le piton).
Je rappelle l’hôtesse avec un sourire carnassier (je le savais que l’on volait vers un désastre!). On tente de ranimer la passagère avec des serviettes trempées. Laëtie l’encourage en lui hurlant dans les oreilles, sentant la panique de tous. Elle revient peu à peu à la réalité (la madame! pas Terrible two).
Le vol se poursuit. La dame semble toujours en vie. Laëtie s’acharne maintenant sur les passagers du banc d’en avant.
Bang. Bang. Bang. et re Bang. Bang. Bang.
Je tente du mieux que je peux de la contenir. Rien à faire. Comme dans « peine perdue ».
À l’atterrissage, j’excuse les coups de ma fille auprès du couple de passagers devant.
La réponse de la gentille Kescia et son conjoint Éric* de Trois-Rivières :
-Nous sommes en vacances…pour prendre une pause des enfants! et ils éclatent de rire.
Signé,
Maman Globe-trotteuse
PS-J’aurais dû le prendre, non?
Vous vous délectez d’histoires de vols avec enfants, en voici quelques unes de mon cru: Épopée africaine de retour, 10 heures de vol avec bébé, un exorciste et une bataille aérienne, le classique Maman nous a fait rater l’avion! MAIS SURTOUT, n’oubliez pas de lire: 11 astuces pour un vol avec bébé ou enfants.
*Se llama Bacon? (traduction libre: elle s’appelle Bacon?)
*La loi de Murphy se définit ainsi: Tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera nécessairement mal.
* Merci Kescia et Éric pour votre patience!
C’est drôle, mais non, pas sûre que tu aurais dû le prendre…. J’ai comme un feeling que ça aurait mal fini cette affaire-là…. Je te rassure sur une chose, t’es pas seule avec les crises du bacon et le second prénom ces temps-ci. Le vivre dans un aeroport/avion….. Ouf! Pas prête mentalement!
Ah merci Marie-Ève pour ton commentaire! Ah, tu sais, pour les crises de bacon, je me dis que ici ou ailleurs elle se paye la traite de toutes façons…il paraît que ça finit par passer 😉 à bientôt.
Sacré mésaventure… J’espère que vous avez quand même profité du voyage…
Ah oui Florian, super voyage, c’est le retour qu’on a complètement loupé ! mais bon, à prendre avec un grain de sel évidemment 😉